dimanche 15 octobre 2017

Du voyage au tourisme

Ces conditions matérielles ont souvent rendu les voyages pénibles, difficiles et dangereux. Toutefois, le voyage pour le plaisir est une activité fort ancienne qui ne se limite pas à l'Europe, même si on fait communément remonter ses débuts en Europe au xviie siècle.En effet, à partir du xviie siècle, un voyage appelé « Grand Tour » se développe en Angleterre ainsi que dans d'autres pays européens. Pratiqué par de jeunes nobles, c'est une forme de voyage moins directement liée à la nécessité et de plus en plus motivée par le plaisir de voyager et de découvrir d'autres lieux. Au xixe siècle, le développement des transports et des voies de communication permis par la Révolution industrielle lié à l'attrait nouveau pour la mer et pour la montagne donne naissance à une nouvelle activité: le tourisme, et avec elle à un nouveau personnage, le touriste, qui se déplace de plus en plus vite et plus loin, pour son plaisir et sa vie sociale. Toutefois, il convient de préciser deux choses: d'une part, il serait erroné de limiter l'« invention » du tourisme à la seule Europe, comme l'explique l'historien John Towner; d'autre part, le tourisme est indéniablement une activité fort ancienne, ainsi que le montre l'article déjà cité de Lomine sur le tourisme dans la Rome augustéenne. Cela vaut d'ailleurs également pour la Grèce hellénistique,comme le relève l'historien Françoix Chamoux« La passion du voyage entrepris sans autre but que de satisfaire la curiosité  pour les pays lointains, le désir de voir par soi-même les peuples et les monuments dont parlent les livres, le tourisme enfin. ».Par ailleurs, les motivations du voyage sont souvent complexes et plongent leurs racines dans l'Histoire et dans les mythes entretenus par la littérature (Marco PoloJules VerneRobinson CrusoéChristophe Colomb...) tout en comportant des motivations provenant de l'imitation sociale ou de la promotion commerciale du voyage et des vacances. Cette littérature de l'aventure se développe d'ailleurs fortement au xixe siècle.Cependant, en même temps que le monde "se rétrécit" sous l'effet de la rapidité des transports, son identification sous différentes formes (cartographie, images, informations,...) s'accroît, laissant moins de place à la surprise du voyageur. Marc Augé parle ainsi de l’impossible voyage, « celui que nous ne ferons jamais plus, celui qui aurait pu nous faire découvrir des paysages nouveaux et d’autres hommes ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire